dimanche 26 juin 2016

Ecrire : réflexions en acrostiche

Cette semaine je vous livre une réflexion personnelle sur l'écriture, une sorte de réponse à la question : pourquoi écrire ? Un texte plus long que d'habitude mais qui je l'espère plaira à certains.

Bonne lecture et n'hésitez pas à donner vos raisons d'écrire ou de ne pas écrire !



Écrire (Exister, Créer, Rester, Imaginer, Rêver, Être)

Écrire c’est exister. Un philosophe a dit « je pense donc je suis », je pourrais dire « j’écris donc je suis ». Cela peut paraître très prétentieux de commencer avec une citation aussi célèbre et la reprendre à son compte mais c’est ce qui me semblait résumer le mieux mon idée de l’écriture. J’existe pour écrire, ou bien j’écris pour exister… Aucune des deux propositions n’est correcte, et en même temps les deux peuvent correspondre à certains instants de vie. « J’écris pour exister » quand je déverse sur le papier mes sentiments, mes émotions, mes idées noires, mes instants d’euphorie et tant d’autres parcelles de ma vie pour les analyser ou les expliciter ou bien encore les confiner entre deux pages. « J’existe pour écrire » quand la plume m’appelle à n’importe quelle heure, quand je ne peux dormir et me lève pour griffonner quatre vers ou une phrase sur un coin d’enveloppe, quand je m’arrête sur le bord de la route pour dicter une idée à mon téléphone.

Écrire c’est créer. Des lettres s’assemblent pour former des mots, des mots se rangent pour composer des phrases, des phrases s’ordonnent en paragraphes… De façon courante, un individu majeur utilise en moyenne mille mots. La création oblige à se renouveler sans cesse, afin de ne pas lasser le créateur mais aussi le lecteur s’il y en a un. Utiliser d’autres mots, d’autres temps, chercher de nouveaux sons sans jamais rechigner à réécrire une ligne. La poésie peut être encore plus exigeante pour la recherche de rimes qu’elles soient riches ou suffisantes, pour le nombre de pieds ou l’équilibre des strophes. Je n’ai jamais autant utilisé mes dictionnaires que depuis que la fièvre de l’écriture m’a contaminé. Écrire c’est aussi un geste, contaminé peu à peu par les moyens numériques. Un geste de calligraphie bien appliqué avec un outil à l’ancienne ou un geste rapide et imprécis sur le coin d’une page avec un critérium. Peu importe la qualité de l’écriture tant qu’elle est conforme à l’attendu du lecteur. Même l’écriture numérique sur téléphone ou sur ordinateur comporte des règles de création, des règles de syntaxe, des polices de toutes formes pour créer des ambiances différentes.

Écrire c’est rester. Rester dans le sens de laisser une trace. Loin de moi l’idée de croire que ce que j’écris mérite d’être conservé mais laisser une trace c’est aussi pouvoir relire, remettre à plus tard. Laisser une trace c’est aussi pouvoir l’effacer cette trace ! Pour la corriger ou simplement la faire disparaître car elle n’a plus lieu d’être. C’est aussi rester dans un coin, déposer quelque chose dont on ne veut plus mais qui fait pourtant partie intégrante de notre être et le laisser entre deux pages, pas pour le relire, pas pour le faire lire mais simplement pour qu’il continue d’exister ailleurs, sans troubler davantage les nuits et jours de son auteur. Certains disent qu’ils se vident la tête en regardant la télé ou en courant autour d’un stade, de mon côté je déverse certaines choses superflues ou ennuyeuses sur du papier blanc.

Écrire c’est imaginer. Il faut d’abord imaginer le sujet, savoir de quoi on va parler, le thème général. Même pour une liste de courses, il faut imaginer ce que l’on veut cuisiner afin de ne manquer de rien. Ensuite c’est la construction du récit qu’il faut imaginer, que ce soit un roman, une nouvelle, un sonnet ou un très court haïku. Il faut penser aux points de détails que l’on veut développer, aux sous-entendus que l’on ne veut qu’entr’apercevoir, aux points clés de l’intrigue qu’il ne faut surtout pas oublier.  Il faut imaginer chaque personnage, chaque lieu, chaque objet dans ses moindres détails et choisir ceux que l’on veut écrire, ceux que l’on veut faire deviner, ceux que l’on veut taire. Les lettres, les mots sont des objets connus de tous, manipulables par tous mais chaque personne qui écrit une phrase est obligée d’imaginer un agencement pour ces entités. Il ne sera peut-être pas nouveau, il ne sera peut-être pas exceptionnel, mais il sera personnel.

Écrire c’est rêver. Parce qu’une histoire, aussi réaliste qu’elle puisse être, reste une histoire. Parce que le subjectif l’emporte toujours, que la vision de l’auteur transforme ou adapte les faits. Parce qu’écrire peut servir à s’évader. L’intense concentration nécessaire à certains moments de création permet de refouler tous les tracas et questionnements du quotidien. L’écriture peut alors être vécue comme une échappatoire temporaire, un rêve éveillé. Mais c’est aussi une façon de vivre des aventures, d’imaginer tout ce qui peut se passer dans une situation, ou encore de revivre d’autres façons des instants plus ou moins heureux. C’est aussi rêver à l’accomplissement de la tâche, à la fin du récit, rêver les impressions des lecteurs qui découvriront cet écrit.

Écrire c’est être. C’est un peu la réponse à la question de Rainer Maria Rilke : « Surtout, demandez-vous à l'heure la plus silencieuse de votre nuit : est-ce essentiel pour moi que d'écrire ? ». Je pense pour ma part que cela m’est essentiel. Pas tout le temps, pas tous les jours, pas régulièrement. Mais j’en ai besoin. Parce que j’aime jouer avec les mots, les assembler, les compter, les décomposer, les inverser, les échanger. Mais aussi parce que j’ai eu besoin de déposer certaines idées dans un cahier en une sorte de calligra-thérapie. Ou encore parce que parfois cela m’empêche de faire autre chose, cela me bloque, m’occupe tellement la tête qu’il faut que je me lève pour écrire, ou que j’emporte systématiquement un carnet dans mes affaires pour ne pas être frustré d’avoir oublié une rime, une phrase, une image… J’écris, pour moi avant tout, pour d’autres s’ils le veulent, et je continuerais d’écrire aussi longtemps que j’en aurais besoin et que j’en retirerais du plaisir.


dimanche 19 juin 2016

Carrés noirs

A l'occasion de la fête des pères je n'ai pas voulu tenter un énième petit texte sur cette journée, surtout après la création du texte "pour faire un parent" (voir : ici)
 J'ai donc cherché quelque chose qui pourrait faire plaisir à mon père et sûrement à d'autres ... un passe-temps connu et reconnu : les mots-croisés !
De courts hexasyllabes pour évoquer ce loisir très largement répandu.

Bonne lecture et bonne fête à tous les papas !


dimanche 12 juin 2016

Une rue ensoleillée

De temps en temps, le soleil pointe son nez, plus ou moins longtemps, plus ou moins puissant. Et la chaleur de ses rayons fait sortir les gens. Imaginez une ruelle étroite d'un petit village, des murs blancs, donc plutôt dans une région calcaire (à vous de choisir la vôtre !), et une main dans la vôtre étreignant vos doigts avec passion ...