dimanche 24 février 2019

Bannières déchirées

Rendons à Rimbaud ce qui lui appartient, le poème Bannières de Mai. Dans une sorte de contrainte oulipienne, ce poème déchiré (en gras) donne vie à un autre poème.
Bonne lecture.


Aux branches nues et claires, canopée en dentelle
Meurt le bonhomme Hiver. Se taisent les flocons
Mais des chansons sifflées s’envolent à tire-d’aile.
Voltigent les bourgeons, éclosent les boutons
Que notre sang soit sève, que notre vie soit rêve
Voici s'enchevêtrer verte Dame Nature.
Le ciel est délavé, les nuages se lèvent
L'azur laisse éclater sa blanche chevelure
Je sors. Si un rayon laisse éclater sa joie
Je succomberai là, où mèneront mes pas.

Qu'on patiente un instant, un jour, une heure, un an
C'est trop simple d’attendre qu’arrive un geste tendre.
Fi de tous ces moments glissant sous le vent,
Je veux ton corps étreindre. Mon désir en méandres
Me lie à tes caprices. Mes jours ne s’embellissent
Que par toi, mon amour, parés de tes atours.
Ah moins seul et complices, que nos cœurs éblouissent
Au lieu que de faner. A chaque carrefour
Meurent quelques possibles, soyons indivisibles !

Je veux bien patienter, je veux bien espérer
A toi, nature offrir la soif de mon désir
Et ma faim insatiable. Je ne suis pas coupable
Et, s'il te plaît, arrête la poudre d’escampette.
Rien de rien sans regret je ne veux que t’aimer.
C'est rire que de dire : rien ne peut s’assombrir
Mais moi, comme une fable, je reste indéchiffrable
Et libre. Une comète aux multiples facettes.



dimanche 17 février 2019

Un petit banc

Ces fameux "bancs publics" chantés par Brassens, ils servent de siège, d'obstacle, de cocon, d'observatoire, de dortoir pour la sieste...et tant d'autres utilisations. J'aime les photographier, ils permettent de donner une dimension à une photo, de la cadrer...
Bonne lecture


Un petit banc

Un petit banc ancré sur la berge éclairée
Apprivoise un passant qui s’installe un instant
Ruminant ses pensées et le regard baissé
Il hésite, il attend… Un nuage, du vent…

Une traînée d’avion accroche le mouton
Changeant de pâturage vers d’autres paysages
Un petit astre rond fait son apparition
À deux pas du visage de notre personnage

Devant à l’étal repose sans pétale
Ce beau disque d’argent d’un reflet tremblotant
En levant ses deux balles il croise son ovale
Son regard envoûtant qui brille au firmament

Ce banc, s’il le pouvait, nous en raconterait
Des récits d’amitié, d’amours et de baisers


dimanche 10 février 2019

Questions...

Attention mal de tête... ou mal de cheveux... certaines questions, et le titre également, sont fortement capillotractées ! Alors laissez vous guider dans les méandres vallonnées par quelques rimes plates.
Bonne lecture


Questions existantes en bleu ciel

Un musicien égalitaire et consciencieux
Doit-il, au milieu des « la » à la queue-leu-leu
Donner de la voix et interpréter des « le »

Un curiste éreinté en fin de journée
Peut-il prendre une douche assise sans risquer
Que le bain de boue ne lui fasse plus d’effet

Un chauffeur schizophrène en train de ralentir
Est-ce un pléonasme ? S’il écrase, mais pour rire
Un gros champignon peut-il se mettre à bouillir

Les snobs et les gourmets délaissent poisson pané
Pourtant le caviar qu’il soit louche ou trafiqué
N’est-il pas une espèce de poisson pas né

Une sphère incongrue dans toutes ces lignes droites.

dimanche 3 février 2019

Intempéries

Parce que ça nous tombe dessus depuis un moment déjà, je ressors des placards (numériques) ce petit poème d'inspiration naïve. Quelques vers dégoulinants de rimes embrassées pour mieux les affronter.
Bonne lecture.