dimanche 30 septembre 2018

Ecrivain

"La meilleure manière de voyager, c'est encore de lire un bon livre" Jules Clarétie. Une citation d'un romancier né à Limoges sera la seule introduction à ce sonnet.
Bonne lecture


Ecrivain

D’une main experte il dessine un univers
Là il plante un arbre et une jolie maison
Ici un peuplier au bord d’une rivière
Il détaille ses personnages avec passion

L’intrigue se met en place petit à petit
La situation initiale est bien posée
Les évènements interviennent sans répit
Il ne sait pas encore vers où ils vont aller

Il commence un nouveau paragraphe. Il efface
Puis il trouve enfin l’idée, celle de la fin
Il voit. Tout est sur le point de se mettre en place
Il écrit le mot fin de bonne heure ce matin

Il est capable de nous emporter en dix mots
De nous faire croire aux fées, à l’amour, aux héros


dimanche 23 septembre 2018

Survol

Un nouveau cahier. Un cahier d'écriture mais aussi de lecture et d'observation. Au hasard des pages des citations, des photos de personnages célèbres, aviateurs et aviatrices ! St Exupéry, Amélia Earhart... D'où ce premier texte dans ce nouveau cahier, hommage à ces pionniers.
Bonne lecture

Survol

La ligne d’horizon parcourue de frissons
S’offre, inaccessible, aux voyageurs sans cible
Le bleu des cieux se fond au bleu des eaux sans fond
Attention cœurs sensibles aux heurts imprévisibles

La terre s’arrondit, l’horizon s’épaissit
En lentes transhumances les blancs s’entassent et dansent
Les sombres biens remplis laissent tomber leur pluie
Électrique puissance d’un orage en instance

L’horizon est brisé d’arêtes élancées
Quelques instants encore, l’aiguille perd le nord
Les repères imparfaits en confusion de traits
Modifient le décor, sculptant même les bords

Survoler la planète paraît parfois tout bête
Ouvrez grand vos mirettes la poésie vous guette


dimanche 16 septembre 2018

Menthe

Un personnage s'égare... mais où ? à vous de chercher parmi les alexandrins léonins !
Bonne lecture

Menthe

Soleil rasant d’été me retrouve en forêt
Un zigzag en chemin m’entraîne par la main
Je ne sais où je vais, je me laisse guider
En un bond un lapin effleure du plantain

Je m’enfonce plus loin. La lumière au déclin
Crée un théâtre d’ombres rayées comme des zèbres
D’un coup surgit un nain : des bois ou de jardin ?
Il joue de la pénombre, s’efface sous un arbre…

Ai-je eu la berlue ? Comment a-t-il fondu ?
Je relie mes pensées en points éparpillés
Et m’approche du fût où il a disparu…
Une porte d’un pied s’ouvre là sous mon nez !

Une odeur alléchante s’en échappe et me tente
Je m’allonge et, curieux, laisse rentrer mes yeux
« C’est du thé à la menthe » dit une voix perçante
Je trinque et bois un peu, pose la tête, heureux

C’est le chant d’un oiseau qui me sort du repos
Des herbes mentholées me servaient d’oreiller
Le tronc brun dans mon dos est lisse comme l’eau
Le nain : ai-je rêvé ? Petit peuple discret ?

dimanche 9 septembre 2018

J'ai des amis...

J'ai longtemps hésité à utiliser une citation comme celle-là. Le livre original étant un monument pour moi... comment oser utiliser ces mots... et puis voilà ! Quelques heures de solitude en musique pour aligner quelques vers de cet acrostiche.
Bonne lecture


J’ai tellement de chance, tellement de bonheur
Des gens autour de moi qui sont là à toute heure
Amis, quatre lettres qui résument un peu tout
À quel moment cela s’est-il passé ? C’est flou
Découvrir ensemble de nouveaux horizons
Et de joyeux moments en cohabitation
Beaucoup de partages, de rires et réflexions
De coups de gueule et coups de speed et coups de mou
Choses inavouables et d’autres on avoue tout
À ceux qui participent aux succès, aux erreurs
Connaître sans cesser d’apprécier leur valeur

Au détour du quartier de la Butte aux Cailles, en balade avec des copains, les armoires électriques prennent vie !

dimanche 2 septembre 2018

Intra-cité

Une sensation... que je n'ai rencontré que dans des très grandes villes ou dans des lieux très touristiques. L'impression d'être emporté dans un flot d'humains, de ne plus arriver à sortir la tête, comme dans un ressac d'humanité en vagues implacables...
Bonne lecture


Intra-cité

Le gris des façades se dilue dans le ciel
L’horizon est bien fade, soleil immatériel
Cette ville aux doigts lourds m’enferme dans ses bras
Je ne sais où je cours, je suis perdu et las

Tout autour ils sont là, les passants effrénés
Qui ne lèvent le doigt que pour vous insulter
Ils se poussent, ils se tirent, se bousculent et médisent
La rue en champ de tir, le « plus fort » est de mise

Au détour d’une rue s’ouvre un havre de paix
Un endroit méconnu, jalousie de quartier
Je profite un instant de cet œil du cyclone
Un espace hors du temps, surplombé de pylônes

Je m’assieds et profite. Bruit et impolitesse
Étrangers à ce site, personne ne se presse
Les vents de la raison m’appellent, il est l’heure
Les piétons en typhon dévastent le secteur