À ça je n’y crois pas

 

#JesuisProf

 

À ça je n’y crois pas

À ça je n’y crois pas

Il était là hier, enseignant ordinaire

Apportant le savoir à travers les couloirs

Ranimant le passé pour comprendre l’après

 

À ça je n’y crois pas

Un seul argumentaire, quelques traits de gris clair

Et voilà que l’histoire se reproduit en noir

La ligne est arrêtée, coupée. Assassiné

 

À ça je n’y crois pas

Cet effroi solidaire, émoi sans commentaire

Silence qui va choir partout sur les trottoirs

La minute est passée, la mémoire endeuillée

 

De ça je n’en veux plus

De libertés perdues et d’horreurs défendues

Le savoir est un dû qui doit ouvrir des rues

Et non être absolu en un seul point de vue

 

 

Ils sont deux

 Au-dessus des masques ils trônent, seuls rescapés de nos visages cachés.

Bonne lecture.

 

Ils sont deux

Eh bien oui ils sont deux

Et on ne voit plus qu’eux

Arrimés juste au creux

Collés au mont venteux

 

Heureux et pétillants

Tristes et larmoyants

Rouges et irritants

Fatigués et tremblants

 

Ils en sont le reflet

De toutes nos pensées

Sauf si vous essayez

De jouer ou bluffer

 

Nos visages scellés

N’ont que ça pour parler

Alors, allez ! clignez !

Un clin n’est qu’un jouet

 

Salle d’attente

Un lieu que je n'aime pas. On y est souvent parce qu'on est pas bien. Promiscuité, impatience, attente... et pas grand chose à faire si ce n'est une revue people d'un autre temps ou l'écran de son portable.
Bonne lecture

Salle d’attente

Des murs blancs défraîchis

Un petit radiateur

Des revues racornies

Des chaises tout autour

Les gens parlent très peu

Ou chuchotent bien bas

Il imprègne les lieux

Le silence de ses bras

Un lointain téléphone

Voix d’une secrétaire

Le ding d’un interphone

Claquement d’une portière

Les visages sont tendus

Absents ou fatigués

Ne pas être venu

On aurait bien aimé

D’un coup j’entends mon nom

Je me lève, dis bonjour

Une consultation

Un bref aller-retour

Nuages

Ils sont très présents depuis une semaine alors autant parler d'eux en quelques hexasyllabes.
Bonne lecture

Nuages

Formes évanescentes

Qui passez dans le lointain

Laissez tomber les sentes

Et créez votre chemin

Donnez à l’imaginaire

Vos courbes arrondies

Vos formes éphémères

Sculptées par nos esprits

Duvets filandreux

Et formes ovines

Colonisez les cieux

Et les sphères divines

Coulée verte (et autres couleurs)

A l'origine une photo d'une "coulée verte" avec d'anciens rails au milieu... mais n'importe quel chemin fera l'affaire du moment que l'envie de le parcourir est là !
Bonne lecture

Coulée verte (et autres couleurs)

Croisées à l’horizon

Séparées à raison

Agrippez leurs deux mains

Et partez en chemin

À bâbord le décor

A été teinté d’or

Comme gouttes de miel

Dégoulinant du ciel

Au-delà de la proue

La trame reste floue

La licorne et la fée

Ou reflet et baudet ?

Arrière c’est plus clair

La vapeur trouble l’air

Et l’horloge du quai

S’éloigne sur son pied

Montez donc sur ces rails

Qui jamais ne déraillent

Les rêves sont en vie

Au présent infini